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Cette page d’histoire a pu être réalisée entre autre grâce au travail important de recherche de plusieurs historiens locaux principalement à l’occasion des cérémonies du centenaire de l’église en 1982.
Le nom de notre village apparait pour la première fois dans un document de l’abbaye de Murbach de l’an 774 par lequel Williarius cède un champ aux confins du ban de « Ratherishaim » pour le repos de l’âme de son épouse, Atheut Bergione.
Cet acte a été pris publiquement le 4e jour avant les ides d’avril en l’an VI du règne du roi Charles, notre seigneur.
Il a été rédigé par Starculfus et signé à Gebunwillare (Guebwiller).
Des documents de l’an 780 et 818 aux archives des abbayes de Murbach et Ebersmunster orthographient le nom du village en « Rateshaim » ou « Reteresheim », voire même en Redersheim, Rettersheim, Rädersheim ou Rederschen.
Cette dernière orthographe se rapprochant le plus de la dénomination en alsacien de « Raderscha ».
Dans un diplôme de Louis-le-débonnaire datant de 818, on trouve mention que le village était limitrophe du territoire de Soultz. (La marche de Soultz)
En 1135, année de fondation du couvent de Goldbach, les notables des villages dépendant de Murbach se réunissent à « Ostein » pour faire don de diverses terres au nouveau couvent.
Parmi ces notables, celui de « Reteresheim » était aussi présent.
Mais les serfs de l’abbaye demeurant dans le village de Raedersheim obtiennent la reconnaissance de leurs biens propres tout en étant en rien redevable à l’abbaye.
Ostein était une agglomération sise entre Raedersheim et Issenheim qui fut vraisemblablement incendiée par les Suédois.
Son château a subsisté jusqu’au XVIII siècle et sa chapelle était ouverte au culte jusqu’en 1789.
La grande révolution l’a rasée.
Un chemin de terre, le « Osteinerweg » et un lieu dit « Schlossicherte », figurant au cadastre, témoignent encore aujourd’hui de l’existence de ces lieux.
Une bulle du pape Célestin III (1191 – 1198) confirme les possessions de Murbach et de Goldbach sur le territoire de « Ratrere ».
En l’an 1259, la Prévôté de Raedersheim fut cédée par l’abbé de Murbach aux Habsbourg qui l’échangèrent en 1291 avec d’autres localités contre l’abbaye de Lucerne.
Un document de 1313 révèle que Raedersheim est passé de nouveau sous l’obédience des Habsbourg à Ensisheim.
Par la suite, Raedersheim et Merxheim furent achetés en 1414 par la maison de Bourgogne qui les cédait en fief à la Schauenburg.
Jusqu’en 1763, Raedersheim devient successivement la propriété de différentes Seigneuries d’Autriche (Habsbourg, Catherine de Bourgogne- veuve de Léopold, Schauenburg, Hus et Grimaldi)
L’abbaye de Murbach en 1763 d’après une gravure d’époque (doc JC Boetsch)
Pendant la guerre de Trente ans, à partir de 1622, le village fut régulièrement pillé et les habitants violentés par la soldatesque.
La population devait se réfugier à Soultz ou à Guebwiller, toutes deux fortifiées.
Mais le 11 novembre 1632, jour de la St Martin, les Suédois arrivent dans le village, saccagent tout, violent et tuent les villageois.
Raedersheim est entièrement brûlé et réduit à un tas de cendres.
Toute étincelle de vie a quitté les lieux.
Même si un premier mariage est célébré en 1641 d’après les registres, il faudra attendre 1650 pour voir de nouveaux habitants s’installer et reconstruire quelques maisons.
Le village continue de subir régulièrement les ravages dus aux invasions, massacres, incendies ou même aux combats fratricides comme en 1703, l’affaire sanglante entre bourgeois et prévôts.
Aujourd’hui, on peut voir plusieurs maisons anciennes des XVIe au XVIIIe siècle, dispersées dans le village et vestiges rescapés de tous les conflits passés.
Elles témoignent de la persévérance des habitants à maintenir là un lieu de vie.
Vers 1763, l’intendant fait dresser le premier plan du ban de la communauté de Raedersheim.
Sur une superficie totale d’environ 981 arpents (un arpent vaut 42,21 ares), soit 414 ha, le ban compte alors 633 arpents de terres cultivables, 204 arpents de prés, 106 arpents de pâturages et 5 arpents de bois.
Le village et les vergers qui l’entourent occupent 31 arpents.
L’habitat est alors principalement regroupé le long de deux axes qui sont la Grand-rue et la rue de la Rivière.
Durant la Grande Guerre de 14-18, le village est à la limite de la zone des combats, bien en vue du Hartmannswillerkopf où va se dérouler une meurtrière bataille d’usure.
Le canon tonne régulièrement dans les communes voisines, Soultz, Wuenheim ou Cernay.
Un train de munition explose même à Bollwiller.
Dans le village, il y a beaucoup de soldats en cantonnement et les gens sont las.
Arrive 1917, la pénurie s’installe avec le blocus.
Deux des trois cloches de l’église sont descendues et emportées vers une fonderie de canons en Allemagne.
En mai, le village est bombardé, 32 obus sont tirés depuis la montagne, sans blesser personne heureusement.
Mais le bilan de la guerre est terrible tout de même.
Incorporés dans l’armée du Kaiser, 10 hommes du village sont tombés dans les combats.
20 ans passent et on recommence. Cette fois c’est la ligne de chemin de fer qui sert de cible régulière aux bombardiers. On déplore la mort de 11 hommes du village durant les hostilités.
Ces vases proviennent de tombes mérovingiennes découvertes au Sud-ouest du village.
La vie sur le ban de Raedersheim remonte à une époque fort ancienne, probablement vers les Ve et IIIe millénaires avant notre ère (civilisation de Michelsberg).
A l’époque gallo-romaine, une multitude de domaines fonciers et d’exploitations agricoles se développent dans la plaine entre Soultz et Ensisheim.
En 1943, on a découvert plusieurs vestiges de bâtiments romains entre Soultz et Raedersheim.
Après les grandes invasions des IVe et Ve siècles et la prise de contrôle par les Francs, la présence humaine devient importante dans le secteur de Raedersheim.
Des sépultures mérovingiennes et carolingiennes ont été trouvées à maintes reprises à la sortie ouest du village, vers Soultz.
Celles-ci ont fait partie d’une grande nécropole dont plusieurs tombes, fouillées en 1978, contenaient des squelettes orientés est-ouest, le visage tourné vers le soleil levant.
Les tombes les plus anciennes (VIIe siècle) étaient constituées à l’origine de caveaux en bois.
Un second groupe de sépultures situé au sud-ouest du village remonte à une époque plus récente (VIIIe siècle – IXe siècle).
Plusieurs vases ont été découvert comme ceux, visibles au musée de Mulhouse.
Les cercueils étaient en bois ou en forme de sarcophage en dalles de grès.
Au sud du village, un chemin de terre, le « Bittenheimerhagweg » rappelle l’agglomération de « Bittenheim », disparu probablement pendant la guerre de Trente ans.
En creusant des tranchées, des fondations sont mises à jour.
Un autre chemin de terre, le « Galgenweg », communiquant directement avec Guebwiller rappelle le fait historique suivant :
L’abbaye de Murbach, ne voulant pas souiller son territoire du sang des criminels, faisait exécuter ses condamnés à mort dans un bois aux abords d’Issenheim, c’est-à-dire sur terre habsbourgeoise.
Les condamnés devaient emprunter notre « Gagenweg » pour aller au supplice.
Une curiosité du village est bien entendu cette maison dimière des XVIe et XVIIe siècle construite rue de la chapelle.
Haute de cinq étages, son toit fortement incliné est conservé dans son état d’origine.
A droite de la maison dimière, un appenti avec une petite porte cochère érigé un peu plus tard, puisqu’…
…au dessus de la porte, on peut lire la date de 1712
La porte restaurée dans les années 1980
La tradition veut que le nom de « Raedersheim » ait pour racine le mot
« rader » qui serait l’endroit où aurait eu lieu le supplice de la roue.
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Mais d’autres sources indiquent que c’est la maison (heim) du sieur Radheri, propriétaire de l’endroit, qui serait à l’origine du village.
Au dessus d’une porte cochère donnant au presbytère, on peut voir sculpté dans le grès un calice encadré de fleurs de tulipes. Cette image a été adoptée comme symbole du village. En couleur, le calice est d’or et l’hostie d’argent.
Aux dires des gens du pays, ce motif sculptural représentait les armoiries de la prévôté de Raedersheim.